Les Indes s’adresse à chacun d’entre nous, raconte les traces et les traumatismes enfouis qui constituent le socle de notre relation au monde.
En 2005, Édouard Glissant me reçut chez lui, je lui avais demandé de m’entendre dire Les Indes, il a poussé les piles de livres de sa table de travail pour je m’y installe et m’a dit « je vous écoute » – j’ai plongé toute entière. Dans quoi ai-je plongé, je ne saurais le préciser sans réduire son inventivité, son souffle, cette intelligence qui ondoie et se révèle. J’ai partagé la Beauté, c’était cela Les Indes, un grand feu de beauté qui purifiait notre histoire et me la restituait avec le devoir impérieux d’en faire quelque chose. En 2012, ma rencontre avec le percussionniste Karim Touré, donna une autre dimension à cette épopée. Sa musique invente en nous l’écho des Indes d’Édouard Glissant qui disait encore : « C’est Christophe Colomb qui est parti et c’est moi qui suis revenu ! » Nous tous sommes revenus avec au cœur ce besoin de convoquer les imaginaires du Tout-Monde !
Sophie Bourel
Production La Minutieuse, en partenariat avec l’Institut du Tout-Monde.
Costume : Pascale Bordet
En savoir plus – www.sophie-bourel.fr/content/les-indes
E. Glissant ©D.R.
Édouard Glissant, Poèmes : Un champ d’îles ; La terre inquiète ; Les Indes, Seuil, 1965, rééd. Coll. « Points littérature », 1985.