« Lorsque j’ai proposé à Laure Adler d’inaugurer une série de livres d’entretiens, elle m’a tout de suite lancé le nom d’Etel Adnan. Leur rencontre a été intense. Il en ressort une obsession chez Etel Adnan : la recherche insatiable et l’amour de la beauté, avec la conviction que le monde d’aujourd’hui ne tolère pas la beauté. Dans ce livre qui est à la fois le récit d’une vie et une méditation dans l’âge avancé, Adnan revient sur son enfance et sa jeunesse dans une famille traditionnelle dont elle cherche à s’échapper dès 12 ans, découvrant alors la rue, la ville (Beyrouth), l’éclat du soleil sur la mer. Il n’est pas toujours facile d’être femme dans ces circonstances.
Lorsqu’elle arrive à Paris au bénéfice d’une bourse, elle s’éprend à la fois de son professeur et d’une jeune camarade. C’est la double vie, tout comme elle sera toute sa vie à la fois poète (bilingue) et peintre. Etel Adnan revient sur son rapport à la langue, sur la lutte pour les droits des femmes, sur son homosexualité, sur l’art. La complicité avec Laure Adler ouvre toutes les portes.
Etel Adnan vient de mourir à l’âge de 96 ans. »
Bernard Comment
Durant la soirée, Laure Adler dialoguera avec Hans-Ulrich Obrist, commissaire d’exposition, critique et historien d’art, codirecteur des expositions et directeur des projets internationaux de la Serpentine Gallery de Londres et Jean Frémon, écrivain et PDG de la Galerie Lelong (Paris et New York).
Laure Adler, Etel Adnan, La beauté de la lumière, Entretiens, coll. « Fiction & Cie », Seuil, 2022. Hans-Ulrich Obrist, Conversation avec Etel Adnan, Manuella éd., 2012.
Etel Adnan, Le destin va ramener les étés sombres Anthologie, préface de Hans-Ulrich Obrist (trad. par Virginie Poitrasson), traduit de l’anglais (États-Unis) par Martin Richet, Jérémy Victor Robert, Françoise Despalles, Pascal Poyet et Françoise Valéry, coll. « Points Poésie », Points, 2022.