Elle voyage léger. Sa vie est déjà bien assez encombrée comme ça. En arrivant sur l’île, elle prend le bus qui la conduira sur cette plage qu’elle a connue quelques années auparavant avec un garçon qu’elle aimait. Désireuse de prendre le large quelques jours, c’est dans cet endroit familier, en pleine nature, qu’elle a décidé de s’exiler. Mais voilà que tout a changé : le petit bar qui surplombe la plage est déserté et manque de s’effondrer. Personne alentour. Sinon ce colosse et sa fille. Ils vivent nus. D’amour filial et d’eau salée. Elle les espionne puis dénonce sa présence. Quelque chose ourdit. Quelque chose qui tient à ce qu’elle fuit ou à ce qui l’attend, sur cette plage, avec ce père et cette fille ?
Il suffit à Marie Nimier d’une jeune femme mal dans sa vie et d’une plage sensément vide pour faire naître une fable troublante et inquiétante. Une plage dont on ne sait si elle est hospitalière ou non mais sur laquelle on se prend à rester aussi longtemps que son héroïne s’y trouvera.
Marie Nimier, La Plage, Gallimard, 2016.