« Mouna Ouafik, Lamia Makkadem, Réda Ahmad, Violette Abu Jalad, Nida Younis, Rama Wehbé, Afyaa Al Asadi : sept poétesses qui ont en commun d’ouvrir la langue à un sujet inconnu d’elle jusqu’ici, le corps des femmes en tant que “mon corps” et non “son corps”, en tant que corps désirant et non corps désiré, en tant que corps vivant, suant, saignant, griffant, accueillant, refusant, baisant. Mon corps, mon poème. Mon corps, ma résistance, mon poème, ma liberté, mon corps, mon poème. L’équivalence est totale puisqu’affirmer que le corps est sien donne la parole et que cette parole neuve donne le poème. »
Tiphaine Samoyault
La revue Po&sie présente son numéro 193 consacré à des poétesses contemporaines de langue arabe traduites par Mohamed Kacimi et présentées par Chawki Abdellamir.
Dans l’éditorial de ce numéro, Tiphaine Samoyault écrit : « Il arrive que des murs tombent. Il arrive que des murs tombent et que des voix s’élèvent pour ne pas les rebâtir. En devenant sujets de leur parole, des poétesses ont affirmé qu’elles ne se laisseraient plus enfermer : ni dans la loi, ni dans la langue, ni dans la maison. Elles l’ont dit en leur nom et au nom des femmes. Elles le disent d’un pays mais pour tous les pays : pays réel, pays rêvé, pays quitté. Elles le disent dans une langue qui ne les a pas souvent laissé être sujets de leur parole ».
n°193 de la revue Po&sie aux éditions Belin.