Des raisons qui conduisirent le jeune Greco à quitter sa terre d’origine nous ne connaissons à peu près rien. On sait assurément qu’il est à Venise en 1567 et qu’à l’âge de vingt-six ans il reçoit le choc de la grande peinture vénitienne. Il y a alors déjà plus d’un siècle que Venise a pris la relève de Florence. Le Titien s’est imposé à toutes les cours d’Europe. Ses deux prestigieux élèves, le Tintoret et Véronèse, tiennent Venise sous leur coupe. Le Greco prend la mesure de son retard. Première et terrible secousse. Pour lui, tout est à recommencer. Est-il encore temps ? Il lui faut assimiler plus de deux siècles d’intense créativité.
Marcheschi n’a cessé de dire, à travers ses écrits, tout ce qu’il devait à ce dernier grand maître de la Renaissance. Il a souhaité faire partager sa passion et sa connaissance de l’œuvre à travers cet essai qui se veut aussi une préparation à la visite de la première grande exposition monographique française au Grand Palais consacrée au génie que fut Greco.
Jean-Paul Marcheschi, Le Greco, un grand sommeil noir, Plessis éditions, 2019.