Angèle, Barbara, Mira, Mariette, Suzanne, Marouchka sont les victimes, diversement amochées, d’un monde où violence sexuelle et violence économique semblent indissociables. Armées de leur seule conscience politique – doublée d’un sens comique parfois involontaire – elles fomentent, avec l’aide de quelques hommes, dans les marges et sous-sols d’un grand ensemble appelé le Blockhaus, une révolution « post-féministe ».
Ce premier roman, paru trop discrètement il y a vingt ans, continue à sidérer par sa vigueur politique, son originalité narrative et sa frénésie burlesque. Il exige d’être à nouveau lu, dans un contexte qui n’est (heureusement) plus du tout celui de sa première édition. On reproche souvent au féminisme et à la littérature féministe de rester trop « théorique » ou de manquer d’humour. La révolution par les femmes démontre avec éclat que ce n’est pas une fatalité.
Corinne Aguzou, La révolution par les femmes, éd. Tristram, 2025.