« Un meurtre c’est fait pour que quelque chose s’arrête. Est-ce que c’est possible que les choses s’arrêtent, que ce ne soit pas toujours le même aplat de tout, sur le même ton, à la même vitesse qui vous avale, irrespirable, le souffle court, ne plus avoir d’oxygène au cerveau à force, est-ce que c’est possible que tout le monde se taise, que le bébé se taise, que sa mère se taise, que le dealer se taise, que les flics se taisent, que les juges se taisent, que tous ils se taisent. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent de lui, il leur donne son corps, mais qu’il puisse se taire, qu’ils le laissent ne plus répondre. »
Vous marchez sur nous, je ne sais pas si vous savez. Non je crois que c’est quelque chose que vous avez oublié. Vous vivez de nous, nous sommes le prix de ce que vous êtes, vous ne vous posez pas la question. Vous savez bien pourtant que toute chose a un prix, que c’est comme ça que marche le monde.
Constance Debré, Offenses
Constance Debré, Offenses, Flammarion, 2023.