La musique est-elle la conjonction qui unit la poésie à la philosophie et, si oui, pourquoi ?
Dans le Phédon de Platon, un rêve récurrent enjoint Socrate de « faire des poèmes » et de « travailler à la musique (mousikè). » Il compose alors des vers sur les fables d’Ésope et un hymne à Apollon, et se révèle poète malgré lui. L’enthousiasme ou « folie divine », musicale et poétique, conduit Socrate à la transe. Possédé par les Muses, il prononce un discours à propos de l’amour et de la remémoration.
Le Banquet dit que « tout être est naturellement poète, dans le sens de créateur ». Le vrai poète, le poète sérieux, qui enfante les raisonnements dans les têtes et les cœurs, devrait donc être philosophe.
Où sont les poètes, les musiciens, les philosophes, s’ils sont séparés les uns des autres ? Que deviennent-ils ? Philippe Beck, David Christoffel et André Hirt, se proposent ce soir de poser des questions inhabituelles.
Philippe Beck, Abstraite et plaisantine, Le Bruit du temps, 2025.
David Christoffel, Hypothèses en baobab, Yvon Lambert, 2025.
André Hirt, Seuils du silence, Les Grands Détroits, 2025.