« Plus il est vivant, plus il meurt. » Qui se cache derrière cette évocation énigmatique ? Le glacier, bien sûr, ou plus exactement les 274 531 glaciers recensés dans le monde, des Alpes à l’Antarctique, des Andes à l’Alaska. Ces glaciers dont les grincements, craquements et autres ruissellements sont la manifestation directe d’une fonte tragique, que rien ne semble plus pouvoir enrayer. Au catastrophisme, Bruno Doucey oppose la force mobilisatrice du poème. D’un texte à l’autre, il sillonne l’espace enneigé de la page pour y inscrire des mots qui dénoncent et qui protègent. Car face à l’urgence, il faut « écrire, peindre, danser sur la glace », déchiffrer la langue des glaciers, écouter l’ours, le pétrel et le renard qui frayent leur chemin entre les vers... Un livre polaire, pour ne pas laisser la beauté du monde fondre entre nos mains.
Bruno Doucey, Glaciers, éd. Bruno Doucey, 2025.