Nathalie – elle préfère qu’on l’appelle Sucre, Sucre de Pastèque – habite au 5e étage d’un immeuble haussmannien rue Céleste Cannard avec sa mère, vendeuse en confiserie. « Encore à l’exact mitan entre Boucle d’or et Anaïs Nin », elle attend désespérément que quelque chose vienne la sauver de sa vie. Et c’est un jeune garçon de son âge, un peu bègue et un brin rêveur, qui sonne à la porte en ce lundi 22 octobre 1984, un lundi d’école buissonnière qui promettait juste d’être agréablement ennuyeux. Mais Eugène, récent voisin du 6e, cherchait une pompe à vélo et Nathalie, elle, cherchait un preux chevalier.
Dans ce conte cruel qui revisite l’amour courtois à l’heure de l’adolescence, l’imaginaire de Véronique Ovaldé fait lui aussi une merveilleuse rencontre, celle de l’univers de Joann Sfar. Ensemble, ils imaginent et mettent en scène une histoire pleine de panache et de malice qu’habitent de drôles et tendres personnages. Une histoire qui leur ressemble, à tous les deux.
Véronique Ovaldé et Joann Sfar, À cause de la vie, Flammarion, 2017.