L’écrivain et dramaturge Mohamed Kacimi célèbre Kateb Yacine, romancier visionnaire considéré grâce à son roman Nedjma comme le fondateur de la littérature algérienne moderne. Trente ans après sa disparition, cette mise en voix des entretiens donnés au cours de sa vie est un hommage au parcours fulgurant de cet éternel et irréductible perturbateur.
Si Kateb Yacine considérait le français comme un « butin de guerre », il s’est aussi élevé contre la politique d’arabisation en œuvre au lendemain de l’indépendance algérienne et revendiquait l’arabe dialectal et le tamazight (berbère) comme langues nationales. Surnommant les islamo-conservateurs les « Frères monuments » et raillant les minarets, « ces fusées qui ne décollent jamais », il appelait à l’émancipation des femmes, pour lui actrices et porteuses de l’histoire.
L’œuvre de Kateb Yacine est principalement publiée aux éditions du Seuil.