Cette histoire commence au bord de la mer des Caraïbes, sur un petit carré de plage jamaïcaine préservé des constructions d’hôtels de luxe qui envahissent la côte. Ici, la jeune Safiya grandit avec ses frère et sœurs entre une mère éprise de littérature et un père musicien de reggae qui obéit strictement aux préceptes rastafaris. Elle évolue dans une Jamaïque pleine de musique, de mots, de nature triomphante, mais aussi dans un foyer marqué par l’oppression. Le père de Safiya y règne en maître, et inculque à ses enfants dès leur plus jeune âge l’horreur de « Babylone », qui désigne autant le maquillage ou la danse que la royauté britannique ou les violences policières.
« Mon foyer, c’était la poésie et ce qu’elle avait forgé de moi. »
Safiya Sinclair, Dire Babylone
Safiya Sinclair, Dire Babylone, trad. de l’anglais (États-Unis) par Johan-Frédérik Hel Guedj, Buchet-Chastel, 2024.