Lava est le monologue d’une femme qui, devant un tribunal, veut s’expliquer sur le meurtre de son enfant. La langue est restructurée selon une ponctuation inhabituelle et un vocabulaire en grande partie réinventé. Le lecteur se retrouve ainsi radicalement confronté à l’altérité d’une pensée qui, pourtant, devient peu à peu familière. Placé sous la filiation revendiquée de Samuel Beckett et d’Antonin Artaud, ce texte est d’une maturité étonnante. Rémi David est né en 1984, Lava est son premier texte.
« Le monologue de Lava, pourtant, il faut le dire, cesse de nous paraître si revêche après deux ou trois pages. Mieux : il se lit bientôt avec aisance. Malgré cette écriture à fragmentation, cette ponctuation imprévisible qui d’un coup se voit et s’entend – et qui est faite, nous l’avions oublié, de grains de poivre et de grains de sucre –, malgré surtout les néologismes nombreux, une voix s’impose, un drame se découvre. Et tout soupçon de formalisme stérile s’évanouit en même temps. »
Éric Chevillard, Le Monde, 12 février 2015.
Rémi David, Lava, Le Tripode, 2015.