1995. Il n’existe aucun traitement efficace contre le sida. Les malades tombent les uns après les autres dans l’indifférence générale. Parmi ceux qui sont touchés, donc condamnés, certains n’ont plus la force d’attendre le remède qui pourrait les sauver. Plutôt que de crever comme des chiens dans un lit d’hôpital, ils optent pour une solution radicale : ils préfèrent partir en beauté. Le cocktail est toujours le même, encore plus de fête, plus de drogue et plus de sexe. L’apothéose, et puis la chute finale.
C’est l’histoire d’une fin de partie qui fut aussi une fête permanente, une célébration de l’amitié, une philosophie de l’urgence vitale. Un tombeau poignant et sublime pour tous les disparus, pour un quartier, une culture, une époque révolue.
« Et puisque tout est perdu, il n’y a plus rien à perdre, il faut donc vivre le plus librement possible. »
Quatre-vingt quinze, Philippe Joanny
Philippe Joanny, Quatre-vingt-quinze, Grasset, 2023.