Longtemps, l’autrice a cru n’avoir aucun souvenir d’enfance. Mais un
jour, installée devant un film de Nelly Kaplan, sa grand-mère Jeanne est
apparue à l’écran. Elle était parmi les passants, filmée dans un marché
de Marseille. Soudain, tout un pan effacé de la vie de l’autrice est
remonté à la surface – et autant d’épisodes, d’images, de gestes archaïques,
d’expressions savoureuses qui s’étaient évaporés.
D’Alger à Clermont-Ferrand, Pascale Bouhénic nous entraîne sur les traces d’une galerie de personnages singuliers arrivés d'Algérie en 1962 : sa famille. Au fil du récit, ces figures se mêlent à des scènes de films d’où elles semblent sortir comme par enchantement. S’inspirant du Magirama – un dispositif filmique qui permet de déployer une histoire sur trois écrans en simultané –, elle tisse plusieurs récits qui éclairent la nature énigmatique de la mémoire.
Pascale Bouhénic, Magirama, coll. « L’arbalète », Gallimard, 2025.