Georges Perros, né Georges Poulot à Paris il y a tout juste un siècle, étudie d’abord le piano puis l’art dramatique avant d’être reçu à la Comédie-Française. Assez vite, il décide de quitter la scène, devient lecteur de manuscrits pour le TNP de Jean Vilar et rédacteur de critiques à la NRF. Pour se consacrer entièrement à l’écriture, il prend définitivement le large à la fin des années 1950 et s’installe à Douarnenez. Un choix qui lui permet de passer l’essentiel de son temps seul, à prendre des notes face à la mer dans un bistrot sur le port ou à sillonner les routes du Finistère sur sa moto.
Il est l’auteur d’une œuvre fragmentaire, sorte de journal de pensée fait de réflexions et d’aphorismes. Des textes à l’humanité profonde qui révèlent ses contradictions : rêvant de partir et foncièrement sédentaire, ouvert aux amis et solitaire, exilé volontaire… Mieux que quiconque, il nous fait partager les pensées qui l’habitent et les fulgurances qui le traversent : « Sans la littérature, on ne saurait ce que pense un homme quand il est seul », écrivait-il avec justesse.
« Ecrire, c’est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à vous. »
Georges Perros, Papiers collés
L’intégralité de Papiers collés est parue aux éditions Gallimard dans la collection « L’imaginaire ».
Frédéric Boyer, Serge Bloch (illustration), Astronomie ordinaire, Le jour où mon père est mort et ma mère a perdu la tête, Gallimard, 2023.