« Quichotte : Considère bien, Panza, que ce qu’ils appellent folie, moi je l’appelle réalité. »
Détournement fantasque, féministe et poétique de Don Quichotte, Le voyage sans fin offre une nouvelle lecture du roman de Cervantès. Ici, Quichotte est une femme chevalier errant, passionnée de livres et d’écriture, en quête de justice et de liberté. Accompagnée de son écuyère, Panza, elle traverse nombre de péripéties et imagine un nouveau monde.
Flanquée de ces deux « guerrillères », Wittig trouve une nouvelle occasion de déjouer les marques du genre et d’éclater les conventions. Elle nous offre dans ce court texte une expérience hybride, entre théâtre, cinéma et geste d’écriture : une profonde aventure politique.
Représenté pour la première fois en 1985 au Théâtre du Rond-Point, coréalisé avec Sande Zeig, Le voyage sans fin avait alors été publié dans le supplément de la revue féministe Vlasta. A l’occasion de la publication chez Gallimard de ce texte d’avant-garde hors du commun, Adèle Haenel et Nadège Beausson-Diagne nous proposent d’en lire des extraits.
Monique Wittig, Le voyage sans fin, coll. « L’imaginaire », Gallimard, 2022.
Lecture proposée par l’association des Ami.e.s de Monique Wittig.