des errantes tissent des liens physiques, psychiques et temporels entre les personnes et leurs milieux, ou leurs "non-milieux" où elles ont atterri. Par une écriture poétique mêlant géologie et gériatrie, l'autrice donne à voir l'errance des personnes âgées rencontrées pendant dix mois en résidence d'écrivain Ile-de-France à l'hôpital en les comparant à ces roches perdues, appelées blocs erratiques ou pierres errantes. Témoins des temps, des changements climatiques, ces blocs de pierre déplacés font écho aux "innommé(e)s" pris dans la perte de leurs repères mémoriels et géographiques. Des "dessouvenus" aux échoués, des égarés aux "dérangés", des errantes se veut un territoire d'accueil de tout cela en marge.
Maud Thiria, des errantes, LansKine, 2024.