Dans la Russie d’aujourd’hui, l’écrivaine Ludmila Oulitskaïa a choisi – ce n’est pas anodin – de consacrer son dernier roman aux intellectuels dissidents qui ont dénoncé et combattu le système dans les années 1960. Le récit se construit autour des destins d’Ilya, Sania et Micha qui se rencontrent à l’école. Ils ont 13 ans en 1953 quand Staline meurt. Unis par leurs faiblesses – ce sont les souffre-douleur de leurs camarades –, ils trouvent une force inouïe dans leur amour de la littérature. Tous les trois deviennent des dissidents actifs dans un régime soviétique de plus en plus dur.

Ludmila Oulitskaïa fait montre de son immense talent dans cette intrigue captivante où elle loue la grandeur et le courage d’hommes et de femmes mus par leur foi en la liberté face à la faiblesse, la lâcheté, la trahison de toute violence politique.