Totalement méconnue de son vivant, Emily Dickinson (1830-1886) a tout pour attiser la curiosité. Recluse dans la maison familiale dès ses trente ans, en rébellion contre son père, la religion et le puritanisme sous toutes ses formes, elle regarde le monde et le juge depuis sa fenêtre. Elle écrit plus de 1 800 poèmes dont très peu seront publiés avant sa mort. La force de sa pensée, la hardiesse de son écriture lui donnent le pouvoir d’exprimer le grand tumulte intérieur qui l’anime, l’exalte même.
Lou Doillon, dessinatrice, comédienne et chanteuse, capable de circuler entre les langues, possède une forte personnalité musicale et littéraire. À l’instar de la poétesse, elle est une femme affranchie qui poursuit sa quête de liberté. Il y a fort à parier que la spontanéité et l’intensité de l’une feront admirablement résonner la langue explosive et novatrice de l’autre. En lecture et parfois en musique.
Lecture créée aux Correspondances de Manosque 2021. Montage du texte : Sylvie Ballul
©Nicolas Serve
Emily Dickinson, Un volcan silencieux, la vie. Lettres d’une solitaire aventureuse, trad. de l’anglais (États-Unis) par Margaux Brider, coll. « Les Plis », éd. L’orma, 2020 – Poésies complètes, Flammarion, 2009.