C’est l’histoire d’un procès. Un procès qui court tout au long de ce roman graphique. Idée lumineuse et prétexte à exhumer la vie et l’œuvre de celui que tout accusait effectivement. Lui dont on a dit qu’il s’éparpillait et à qui on a reproché un talent trop facile, trop multiple (roman, poésie, théâtre, cinéma, dessin…). Lui dont la grâce volubile et la soi-disant légèreté mondaine agaçaient. Lui qui aura été capable d’aimer sans mesure, et qui aura souffert la rage après la mort du jeune Raymond Radiguet, puis de sa mère. Le voilà donc sous nos yeux, revenu du temps, virevoltant ou se pliant de douleur, mais Phénix toujours vibrant et si attachant. Et de s’apercevoir qu’on le connaissait finalement bien mal ! Cocteau, l’enfant terrible lui rend terriblement justice et justesse.
Laureline Mattiussi & François Rivière, Cocteau, l’enfant terrible, Casterman, 2020.