Quels liens y-a-t-il entre l’assassinat en 1948 du leader libéral Jorge Eliécer Gaitán, celui de John Fitzgerald Kennedy et celui du sénateur Rafael Uribe Uribe, tué en 1914 à coups de hache par deux menuisiers ? Pour Carlos Carballo, étrange personnage obsédé par les meurtres d’hommes politiques célèbres, tous ces événements sont le fruit d’un complot… Autobiographie, enquête politique, roman policier aux accents shakespeariens, Le Corps des ruines est le nouveau livre, magistral, de Juan Gabriel Vásquez. Né à Bogota en 1973, il est l’auteur de cinq romans, de nouvelles et de plusieurs essais littéraires et est devenu l’un des plus grands noms de la littérature latino-américaine.
Il dialoguera avec Patrick Deville, grand connaisseur de l’Amérique du Sud, dont le dernier livre, Taba-Taba, commence cependant en France, en face de Saint-Nazaire, au début des années 1960, dans un lazaret devenu hôpital psychiatrique. À partir de là, Patrick Deville déroule le long ruban de l’Histoire, en variant le microscope et le macroscope. Car la France, ce n’est pas seulement l’Hexagone, le narrateur se promène autour de la planète, pour rappeler l’épopée coloniale avec ses désastres mais aussi ses entreprises audacieuses (canal de Suez, de Panamá). Cette grande fresque romanesque va de Napoléon III aux attentats qui ont ensanglanté récemment le pays, en passant par la Grande Guerre, puis par le Front populaire, l’Occupation, la Résistance….
Dans le cadre de l’Année France-Colombie 2017- www.anneefrancecolombie.com
Juan Gabriel Vásquez, Le corps des ruines, trad. de l’espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon, Seuil, 2017. Patrick Deville, Taba-Taba, Seuil, 2017.