« L’écriture m’a arraché aux profondeurs du désespoir. Elle est le fondement sur lequel j’ai reconstruit ma vie. »
Disparu en janvier 2018, Aharon Appelfeld laisse derrière lui une œuvre immense, tissée de mémoire et de questionnements. Plongé dans le silence au sortir de la Shoah au cours de laquelle fut assassinée sa mère, le jeune Aharon Appelfeld était arrivé quasiment muet en Israël, après avoir erré durant trois ans dans une forêt ukrainienne suite à son évasion d’un camp de concentration de Transnistrie. C’est avec l’apprentissage de l’hébreu que le jeune adolescent retrouve la parole et le récit, celui de sa propre histoire, qu’il entreprendra plus tard de raconter, livre après livre. Plus d’une quarantaine au total, essentiellement des recueils de nouvelles et des romans, dont le dernier, Des jours d’une stupéfiante clarté, est paru en France quelques jours après sa mort.
Sa mémoire et son œuvre seront évoquées en présence de sa traductrice française, Valérie Zenatti, de son éditeur Olivier Cohen, et de la philosophe Catherine Chalier. Des moments de lecture par Valérie Zenatti et Laurent Natrella de la Comédie française, et des extraits du documentaire Le kaddish des orphelins, d’Arnaud Sauli, feront à nouveau entendre sa voix si singulière.
Aharon Appelfeld, Des jours d’une stupéfiante clarté, trad. par Valérie Zenatti, L’Olivier, 2018.