Parti à Perugia, Ombrie, Italie, sur les traces de ses ancêtres, le narrateur s’égare, circule en titubant parmi les œuvres de Giotto, Raphaël, le Pérugin, Pietro Lorenzetti et quelques autres, croisant au passage saints, papes, griffons, anges et martyrs. Ce roman en vers est avant tout le récit d’un séjour au pays des morts, sur les modèles de Virgile et de Dante, un voyage intime et sensible à travers un tissu d’œuvres picturales et littéraires. Mais toute quête des origines n’est que vanité destinée à la satisfaction des vivants. Il faut savoir laisser les morts tranquilles. « À courir après des fantômes, / aussi familiers soient-ils, / on n’attrape au mieux que du vent. »
Porte du Soleil clôt un cycle amorcé avec Extrêmes et lumineux et poursuivi avec Pâture de vent. Cycle que Christophe Manon parcourra ce soir.
« Ce que nous remuons,
ce que nous cherchons obstinément,
ce sur quoi nous enquêtons sans relâche,
ce ne sont que des songes, de frêles apparences
dépourvues de corps et de réalité
qui n’intéressent que les vivants. »
La porte du soleil, Christophe Manon
Christophe Manon, Porte du soleil, éd. Verdier, 2023.
Frédéric D. Oberland, « Solstices », ZamZamRec, 2023.