18 septembre 1970. Hendrix meurt d’une overdose de somnifères au Samarkand Hotel de Londres. Il laisse un dernier poème qui commence par ces mots : « The story of life is quicker than the wink of an eye » (L’histoire de la vie est plus rapide qu’un clin d’oeil). Par un monologue poétique, le poète-dramaturge Zéno Bianu s’attache à restituer le dernier rêve de cette aventure fulgurante. Ce texte s’incarne en la voix de Tchéky Karyo, amplifiée comme une guitare électrique, sur une idée du metteur en scène Jean Michel Roux avec la collaboration de l’ingénieur du son Philippe Moja. La voix du comédien-chanteur électrifiée et filtrée avec des pédales d’effets sonores ajoute ainsi aux sens des mots des sensations physiques et électromagnétiques comme lors d’un concert de rock.
Ce soir, la Maison de la poésie accueille la première représentation publique de ce spectacle.
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Extraits de Jimi Hendrix (aimantation) de Zéno Bianu
j’écoute la sueur perler sur ma guitare
imaginez
imaginez un peu
l’eau et l’électricité chantent ensemble
j’écoute ma voix ralentir
jusqu’à
faire trembler l’axe de rotation de la Terre
neuf pilules pour dormir
j’entre dans un océan
dont je ne verrai jamais la fin
je suis l’écran
sur lequel le film
se déroule
je contemple
le territoire des esprits
Zéno Bianu, Jimi Hendrix (aimantation), Castor Astral, 2010.
À écouter – Tcheky Karyo, “Credo”, Verycords, 2013.
À regarder – Jean Michel Roux, « Les Mystères du Snæfellsjökull » en dvd, Mercure Films, 2013.