« Je croise cette après-midi dans un escalier le garçon dont j’ai rêvé cette nuit. Mais c’était un ami dans mon rêve et c’est un inconnu dans l’éveil. Pourtant comme si mon rêve aussi l’avait atteint, ou comme si mon rêve avait été partagé, nous nous retournons simultanément l’un sur l’autre…» Tout Hervé Guibert est là, au détour de quelques phrases de son journal Le Mausolée des amants. Hervé qui vit, Hervé qui rêve, Guibert qui écrit et consigne méticuleusement ses rêves, comme des mausolées d’amour fou, des empires d’imaginations et des mirages fragiles que le sommeil agite. Fidèle fantôme, Hervé Guibert, plus de vingt ans après sa disparition, continue de nous parler. De lui, des autres, ou de ses rêves. Et, ainsi, son oeuvre qu’il décrivait « barbare et délicate » ne cesse de gagner des lecteurs.
Conception : Serge Roué et Guillaume Poix.
Hervé Guibert, Le Mausolée des amants, Journal 1976-1991, Gallimard, 2001.
Une création du Marathon d’automne 2013 (Toulouse Métropole).