« La discutable dextérité dont j’ai fait montre pour me dépatouiller de mon existence laisse à penser que je suis tout sauf un exemple à suivre. »
C’est le moins qu’on puisse dire. Le narrateur est un jeune marginal qui n’a jamais cherché à s’intégrer. Ce qui ne l’empêche pas de trouver plus commode de rejeter l’entière responsabilité de son ratage sur la société. Et il compte bien, « en joyeux sociopathe », lui
faire salement payer l’addition de sa défaite. Son plan ? S’immiscer dans toutes les classes sociales pour dénicher chaque fois une figure représentative de cette société détestée. Et la tuer. En écrivant le roman de ce psychopathe diaboliquement pervers, provocateur et gouailleur, l’auteur entraîne le lecteur dans une épopée macabre mâtinée d’un humour noir très grinçant.
Avec un style aussi électrique qu’inventif, Raphaël Quenard dissèque le cerveau malade d’un monstre moderne et met en scène toute la galerie de personnages qui l’entourent.
Comédien et réalisateur, il a notamment joué dans « Yannick » et dans « Chien de la casse », pour lequel il a reçu le César de la révélation masculine.
Raphaël Quenard, Clamser à Tataouine, Flammarion, 2025.