L’enfance politique ·  L’enfance politique ·  L’enfance politique ·  L’enfance politique · 
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Lecture
mercredi 11 mars 2015

L’enfance politique

Après deux livres revisitant avec virtuosité l’art du monologue intérieur cher à Thomas Bernhard, Noémi Lefebvre propose ici un nouvel état, morcelé et abrasif, d’un flux de conscience au féminin. D’emblée, la situation pourrait se résumer au huis clos d’une famille réduite à sa plus simple expression, un couple mère-fille. À ceci près que la fille en question (Martine, la narratrice du livre) a passé depuis longtemps l’âge des détresses infantiles, puisqu’il s’agit d’une quadragénaire se réfugiant, après un ultime désastre dans le chaos de son existence, chez sa vieille mère désormais septuagénaire. Ce retour au bercail renoue avec les formes d’une crise d’adolescence sur le tard. Prostrée dans ce temps mort à la fois végétatif et extralucide, Martine se retrouve confrontée aux travers familiers de sa mère, ceux d’une bigote élevée chez les bonnes sœurs pendant l’Occupation. Burlesque, profondément vivace jusque dans ses rixes et sa noirceur, ces retrouvailles seront mises en voix par l’auteur elle-même, formidable interprète de ses textes.

À lire

Noémi Lefebvre, L’enfance politique, Verticales, 2015.