« 47 % des vertébrés disparus en dix ans : faut qu’on se refasse une cabane, mais avec des idées au lieu de branches de saule, des histoires à la place des choses », pose Olivier Cadiot, implacable.
Vite des cabanes, en effet. Pas pour vivre de peu mais pour braver ce monde abîmé, l’habiter autrement, l’élargir : étendre le parlement des vivants, écouter les choses de la nature (qui ne parlent pas mais qui n’en pensent pas moins), mêler à nos pensées les phrases des rivières, des forêts, des oiseaux ou des morts…
Ici la poésie en sait long. Car ces « choses » qui réclament si fort qu’on les traite autrement (et qu’une anthropologie aujourd’hui élargie place au cœur de son effort), ce sont les très anciennes choses lyriques. Pour une fois qu’on peut affirmer l’expertise du poème, on n’hésite pas. On tend l’oreille.
Ce cycle de conférences mensuelles accompagne la parution de Nos cabanes.
Marielle Macé, Nos cabanes, éd. Verdier, 2019.