« Les Indes s’adresse à chacun d’entre nous, raconte l’origine d’un monde qui est nôtre et réveille les traces et les traumatismes enfouis, qui constituent le socle de notre relation au monde. Il y est question de notre mémoire collective et surtout du silence posé sur un passé douloureux.
Lorsqu’ Édouard Glissant me reçut chez lui pour la première fois, parce que je lui avais demandé de m’entendre lire Les Indes, il a poussé les piles de livres et de papiers de sa table de travail pour m’inviter à m’y installer, il m’a dit « je vous écoute » – et j’ai plongé toute entière. Dans quoi ai-je plongé je ne saurais le dire précisément sans risquer de réduire son inventivité, son souffle, cette intelligence qui ondoie et se révèle. J’ai partagé la Beauté, c’était cela Les Indes : un grand feu de beauté qui purifiait notre histoire et me la restituait avec le devoir impérieux d’en faire quelque chose. »
Sophie Bourel
Édouard Glissant, Poèmes : Un champ d’îles ; La terre inquiète ; Les Indes, Seuil, 1965, rééd. Coll. « Points littérature », 1985.
En partenariat avec l’Institut du Tout-Monde et la Compagnie La Minutieuse.