La Fabrique invite un poète et un chanteur qui ne se connaissent pas. Ils doivent partager un moment scénique d’une heure autour de ce qu’ils ont, ou non, en commun, en plus de la voix et des mots.
Guillaume Decourt, poète délicat, distille avec grâce son acuité vagabonde dans des textes où les petits riens innombrables atteignent toujours leur cible, sans même que l’on ne sache ce qui est visé, si ce n’est l’énigme des évidences. « Evidence » est un mot dont s’empare justement Angèle Osinski, chanteuse, pour donner un titre à son récent album. La première signature du premier label français féminin s’attache néanmoins à mettre en mots et en musique la complexité, le paradoxe, dans un patchwork de mots et de mélodies entêtantes dont elle incarne tour à tour chaque figure avec un charme étrange aux nuances aigres-douces.
Guillaume Decourt, Un gratte-ciel, des gratte-ciel, Lanskine, 2019.
À écouter – Angèle Osinski, « À l’évidence », FRACA, 2019.