« Le désir humilie et traverse les âges. Il te harcelait au collège. Il attend que tu te pendes dans ta chambre pour lui échapper. Pas de mot pour les proches, juste la corde et le cou cassé. » Acceptée aux Beaux-Arts de Cergy, la narratrice de Carnes quitte son Marseille natal pour le Nord-Est parisien. Un nouveau monde lui tend les bras, plus sororal, moins volcanique, où les débats sur l’inclusivité ont remplacé les sifflets misogynes.
Mais où va se nicher la violence quand elle craint de dire son nom ?
Cagoles, prostituées chinoises, étudiantes vénéneuses et muristes émotifs : Carnes dresse un état des lieux brûlant de la vulgate féministe bourgeoise et de la manière dont la violence patriarcale subsiste derrière les postures de vertu.
Esther Teillard, Carnes, Pauvert, 2025.