Dans son roman Cendrillon, Eric Reinhardt consacrait quelques pages au choc qu’avait été pour lui, adolescent, les films Brigadoon et Le Trou, réalisés par Vincente Minnelli en 1954 et par Jacques Becker en 1960. À un moment précis de ces deux films, une image inouïe fait rayonner les notions d’absolu, d’au-delà, d’ailleurs, d’évasion, d’irréversible et de passage vers la lumière, à la faveur d’un instant de magie. Ainsi, sortir du monde réel serait possible, il s’agirait seulement de savoir détecter l’instant crucial qui s’offrirait à nous ? « Une sensation d’une acuité exceptionnelle m’a foudroyé. Je n’avais rien connu d’aussi sidérant jusqu’alors. Dans les années qui ont suivi, l’aura de ces deux scènes a continué de rayonner en moi avec le même éclat » peut-on lire dans ce texte. C’est ce sortilège que la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot interprète en compagnie de l’écrivain, dans une chorégraphie inédite.
Eric Reinhardt, Cendrillon, Stock, 2007, Le Livre de Poche, 2009.