« Quelques mois après la parution de mon dernier roman, j’ai cessé d’écrire. Pendant presque trois années, je n’ai pas écrit une ligne. » Ainsi s’ouvre le nouveau livre de Delphine de Vigan. La narratrice vient de rencontrer le succès en publiant un roman familial qui n’a pas manqué de lui attirer également quelques foudres (et des lettres anonymes virulentes). Il est temps d’avancer et, sans doute, de se remettre à écrire. Certains prétendent qu’elle a écrit le livre de sa vie et qu’elle est condamnée à ne publier dorénavant que des ouvrages mineurs ; d’autres attendent une suite, un nouveau récit autobiographique. La narratrice ne veut rien de tout ça : elle a une idée de fiction pure qui aurait trait à la télé-réalité. C’est alors qu’elle rencontre L. : femme fascinante, gracieuse, redoutablement fine… Une amitié naît, fusionnelle. La romancière traverse une passe dépressive : L. vient s’installer chez elle, la seconde en tout, jusqu’à répondre à ses mails et jouer le rôle de l’écrivain en certaines circonstances professionnelles. L. prétend que sa nouvelle amie, et désormais hôte, doit aller plus loin dans le péril autobiographique. Exit la fiction. L. est convaincante, omniprésente, bientôt indispensable. Trois ans comme ça. Bien sûr, ça va mal finir.
Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie, JC Lattès, 2015.