Le poète fou caché sous sa couverture continue à balbutier des choses. Ses mots refusent de mourir. Le vacarme des trains n’empêche pas le poète de se réciter ses poèmes, de les déclamer. Il entend des ovations. Il peut mourir en paix maintenant qu’il se sait apprécié. Moins fou, Mandelstam comprendrait que ce qu’il prend pour des ovations ne sont que des réclamations, ses camarades (des déportés comme lui) veulent du pain plutôt que des mots.
En 1938, le grand poète russe Ossip Mandelstam se meurt dans un camp de transit près de Vladivostok. Du fond de sa cellule, il revoit défiler sa vie : quatre décennies de création et de combat aux côtés de Nadejda, son épouse adorée, et de ses contemporains, Akhmatova, Tsvetaïeva, Pasternak et bien d’autres…
Grâce à son écriture sensible et à son sens inné de la dramaturgie, la poète et romancière Vénus Khoury-Ghata redonne vie à Mandelstam et lui permet d’avoir le dernier mot.
Dans le cadre des 70 ans du CNL.
Le Centre national du livre, premier partenaire du livre depuis 70 ans.
© C. Hélie – Gallimard
Vénus Khoury-Ghata, Les derniers jours de Mandelstam, coll « Bleue », Mercure de France, 2016.