La Théogonie ou « naissance des dieux » est le plus ancien texte grec après l’Iliade et pourrait être contemporain de l’Odyssée. On en attribue la paternité à Hésiode, au VIIIe siècle avant Jésus-Christ. Le livre dessine un gigantesque arbre généalogique allant du Chaos primordial, puis la séparation de la terre et du ciel, aux rejetons du grand Zeus, en passant par des monstres tels les Cyclopes, par des abstractions comme le Mensonge, ou par des entités cosmographiques comme l’Océan. Il est ponctué par des
récits hauts en couleur de la mythologie grecque, comme celui de la castration du Ciel ou le mythe de Prométhée, avec le vol du feu et la création de la première femme.
L’enjeu de cette nouvelle traduction – par Aude Wacziarg Engel, titulaire d’un doctorat en sciences de l’Antiquité, spécialiste d’Hésiode et de Parménid – est de nous rendre ce texte fondateur à nouveau proche tout en lui restant fidèle. La traduction témoigne aussi, et c’est sa dimension novatrice, d’une écoute des vers, de leur logique, de leur rythme, des assonances et des échos, puisque le texte à l’origine était représenté – et que c’est précisément en le chantant que l’auteur a trouvé les mots et le rythme justes.
La nouvelle traduction, plus vivante que savante, rend accessible à chacun l’un des plus vieux textes du monde.
Hésiode, Théogonie, Un chant du cosmos, trad. par Aude Wacziarg-Engel, Fayard 2014.