Entrer dans la poésie de Sophie Loizeau est comme pénétrer dans une forêt dense et secrète. Ou plutôt un enchevêtrement de bosquets touffus où se cachent animaux sauvages et farouches, déesses, dieux, fées et esprits. Voici Diane qui prend son bain sous la clarté de Séléné, et Pan, qui de la chèvre, ou du bouc, a le côté fantasque, et de l’homme le désir. C’est par une écriture audacieuse et provocatrice, quand elle n’est pas inédite, que Sophie Loizeau magnifie le corps et la nature. C’est ainsi que s’ouvre cette anthologie, faisant une large part à ses trois premiers livres publiés, avec en final de cette « trilogie du corps et de la bête », une véritable fête au bouc, ode au dieu Pan qui donne son nom à cette anthologie. Dans une langue crue s’exalte une féminité triomphante, qui passe par une sexualité assumée et libre de toute contrainte.
Sophie Loizeau, Poèmes paniques (1999- 2020), éd. Lanskine, 2024.