Né en Galicie, province autrichienne rayée de la carte aux premières heures de la guerre de 14, Soma Morgenstern a fait du judaïsme et des menaces qui pesaient sur lui la matière de sa trilogie romanesque Funken im Abgrund (Étincelles dans l’abîme), dont le premier tome paraît en 1935.
Après la première guerre mondiale, il devient journaliste et évolue à Vienne dans les cercles intellectuels de l’époque, fréquentant notamment le compositeur Alban Berg et les écrivains Joseph Roth et Robert Musil. Fuyant le nazisme, il s’installe à Paris jusqu’à l’invasion de la France par les troupes autrichiennes qui l’arrêtent et le font interner dans un camp.
Après l’armistice il parvient à s’enfuir et gagne un an plus tard les États-Unis. Il y restera jusqu’à sa mort en 1976. Les circonstances tragiques de son existence et sa situation d’exilé ont empêché cet écrivain profondément humain d’accéder de son vivant à la notoriété que lui assure désormais la publication de ses oeuvres en 11 volumes (éd. Zu Klampen, 1994-2001).
● Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme : 71, rue du Temple – 75003 Paris (M° Rambuteau), www.mahj.org
© Deutsche Nationalbibliothek (Deutsches Exilarchiv 1933-1945, Francfort-sur-le-Main)
A lire : réédition de la trilogie Étincelles dans l’abîme, coll « Piccolo », éd. Liana Levi, 2014.