Ouvrez une anthologie de poésie récente. Cherchez à Bousquet, Joë. Vous ne trouverez rien. Au mieux, une note en bas de page. Questionnez un écrivain à la mode ou un philosophe dans le vent. Il vous répondra le plus souvent qu’il ne le connaît pas.
Ou bien alors, on le réduira au fait qu’à 20 ans, il fut paralysé à vie, suite à une blessure de guerre et condamné à l’épreuve de l’immobilité. Voudrait-on par-là faire l’économie de ses écrits, ne voir en eux qu’une œuvre de compensation, un remède à son malheur ?
Ce soir, Sophie Bourel et Yann Collette iront se brûler dans le feu de la prose du poète : accompagnés de Riccardo Del Fra, ils s’engageront dans ce risque au fil de la lecture de fragments éclatés, extraits de l’œuvre de Joë Bousquet, nous invitant à entrer dans la chambre du poète dont on sait qu’elle était peuplée des tableaux des plus grands maîtres de l’époque, mais aussi d’insondables présences. On dit en effet, qu’ici, des femmes furent l’objet de dédoublements, d’effacements, de substitutions qui font la matière de plusieurs de ses livres…