Énoncer publiquement « je suis kurde » porte à conséquence. Le mot « Kurdistan » est interdit, on lui préfère Mésopotamie ou Gulîstan (le pays des roses) ou plutôt rien, car nommer c’est légitimer. Par volonté d’assimilation, le kurde est abonné aux langues inconnues. Vouloir le faire exister est passible d’enfermement.
Après l’invasion de l’Ukraine, en Russie le mot « guerre » est banni. Les images du front, les témoignages sur les destructions et les pertes humaines disparaissent de l’espace public. L’affirmation « Non à la guerre » vaut emprisonnement, les activistes inventent d’autres moyens de résistance.
À travers leurs poèmes et une discussion, Nastya et Dewran témoigneront de leur expérience de la censure et de ses contournements.
Proposé par le festival Visions d’exil, dans le cadre du cycle Mots en exil.