« Enfant, quand la classe se rendait au musée, j’avais inventé un jeu d’aveugles avec mes camarades : l’un se cachait les yeux devant un tableau, l’autre décrivait à voix haute ce qu’il voyait. L’enfant « dans le noir » se figurait un décor, un homme, un monstre, des fruits ou des montages. Alors les mains sur son visage se retiraient, et il savourait l’écart entre sa représentation et la vérité. »
Tel est le cycle que nous propose le romancier Arthur Dreyfus : inviter des auteurs à « écrire », comme ils peindraient, des images qu’ils ont choisies, nous « lire » le résultat de leurs « divagations », puis découvrir la toile ou la photographie qu’ils ont rêvée « en vrai », projetée sur un écran. Alors : mesurer le pont ou le gouffre entre ce que nous avons imaginé et ce que nous découvrons. Et pourquoi pas : en parler ensemble. Ou savourer en silence…