« Moi je veux ouvrir un néant discret dans le cœur de mon cœur. Sinon je ne sers à rien, non vraiment, moi et moi seul, enorgueilli comme un grand blessé, je peux demander à la littérature d’être la rature du monde. » Le garçon qui écrit ces lignes au bel accent rimbaldien a dix-sept ans. Il vit en province. Et il témoigne déjà d’une écriture incroyablement puissante et inspirée. Ce cahier, Olivier Py l’a longtemps caché dans une caisse pleine de dessins, de poèmes, de pièces de théâtre avortées, de lettres et de photographies. Le relisant, il a compris qu’il y avait là toute la source de l’œuvre à venir mais également de tous ses désirs. Soit donc un écrivain précoce, homosexuel, provincial, au début des années 1980. Un cahier lumineux et envoûtant.
Olivier Py, Le Cahier noir, Actes Sud, 2015.