Voilà un très grand poète. Mais d’ailleurs : se dit-il « poète » (il nous le dira ce soir) ? Car, à bien y regarder, Olivier Barbarant emprunte des chemins assez différents pour faire entendre sa voix : prose, verset, journal, lettre, tentant ainsi, selon ses propres termes, de « rivaliser avec cette diversité qui s’appelle la vie ». Après avoir publié huit livres aux Éditions Champ Vallon, il fait son entrée dans la prestigieuse collection Poésie/Gallimard. « Il y a comme un contre-chant permanent dans le chant d’Olivier Barbarant, où s’esquisse tantôt une distance ou un écart quelque peu ironique par rapport à soi-même, tantôt une conscience aiguë de la situation précaire de la poésie et de son empreinte incertaine sur le cours du monde », écrit Jean-Baptiste Para en préambules à Odes dérisoires et autres poèmes. C’est vrai : une modestie quant à cette fragilité qui est celle de l’homme, mais une puissance qui fait d’Olivier Barbarant un auteur à lire, à relire ou à découvrir dans une réjouissante urgence.
Olivier Barbarant ©Francine Bajande
Olivier Barbarant, Odes dérisoires et autres poèmes, Poésie / Gallimard, 2016.