Titus n’aime plus Bérénice. Il lui préfère Roma. Aux échanges par mobile, sms ou messenger, se substituent d’autres figures, un autre Titus, une autre Bérénice et derrière eux, celle de Racine, de ses vers et des tragédies qui accompagnent Bérénice (la moderne) dans l’expérience de son chagrin. Au fil de ses lectures, des parallèles se dressent entre les héroïnes classiques et Bérénice, entre leur douleur et la sienne. C’est alors que commence son voyage sur les traces de Jean Racine, de Port-Royal à Paris, de l’école en français à l’Académie, des salons à la Cour du Roi. Elle découvre alors un homme pétri par les contradictions, déchiré entre l’intégrité janséniste qu’on lui a inculqué à Port-Royal et la courtisanerie que nécessite son ambition démesurée, et dont, petit à petit, la voix, la conscience vont remplacer celle de la narratrice…
Nathalie Azoulai nous livre une bio-fiction audacieuse qui tente de percer le marbre de Racine pour mettre à jour toutes les facettes de l’homme.
Nathalie Azoulai, Titus n’aimait pas Bérénice, P.O.L, 2015.