Il était l’homme-peuple, l’intellectuel collectif, l’être des jonctions et des bords. Il abritait, arche de Noé emballée, un monde, des mondes et des mondes de mondes. Des mondes s’abritaient en lui. Et ils le cherchent aujourd’hui comme sans gouverne sous le surplomb de son manque.
Deguy aura aimanté des vies et des groupes. Nos vies et notre groupe. A la différence de beaucoup de poètes de sa génération certains, eux, de la supériorité de la vocation individuelle sur l’entreprise collective, il emportait l’une et l’autre, l’une avec l’autre. Il aura pensé que faire œuvre c’est faire ensemble où ensemble est aussi le complément d’objet du verbe faire.
Avec le numéro 181/182 la revue Po&sie rend hommage à son fondateur. Elle a invité une cinquantaine d’écrivaines et d’écrivains, lectrices, lecteurs, amies, amis de Deguy. Ils diront ensemble le lieu où ils le cherchent aujourd’hui.
n° 181/182 de la revue Po&sie consacré à Michel Deguy, éd. Belin.