Ce spectacle est d’abord une histoire. Tout commence en 2001 : Alain Bashung demande à son ami Rodolphe Burger d’imaginer une intervention pour sa cérémonie de mariage. Rodolphe Burger fait le choix du Cantique des Cantiques – texte emblématique de l’Ancien testament, ode mystique et charnelle à l’amour. Il réalise ensuite une fascinante mise en musique pour porter la lecture que les époux effectueront. La circonstance privée donne lieu à un disque qui est publié par la suite. Jean-Luc Godard le découvre et l’envoie à son ami Elias Sanbar, traducteur de l’immense poète Mahmoud Darwich. Sanbar écoute l’enregistrement et pense immédiatement à un poème de Darwich, « S’envolent les colombes », résonance évidente, prolongement quasi naturel du texte sacré. Elias Sanbar prend alors contact avec Rodolphe Burger…
Ce spectacle est à la fois la mise en miroir de deux textes d’une incroyable proximité mais aussi un double hommage : à Darwich et, en sous-entendu évident, à Bashung. Au Cantique qui mêle le français et l’hébreu répond ensuite « S’envolent les colombes », sublime déclamation hypnotique.
Le Cantique des cantiques (La Bible), trad. d’Olivier Cadiot et Michel Berder, Bayard, 2001 Mahmoud Darwich, S’envolent les colombes, trad. d’Elias Sanbar, Actes Sud.