Sans lui, la Beat Generation n’aurait pas existé. Lawrence Ferlinghetti, dont on célèbre les 100 printemps au moment où paraît ce livre, en est la dernière voix vive et l’âme secrète. La mythique librairie City Lights, qu’il cofonde à San Francisco en 1953, fut le laboratoire d’où jaillirent les œuvres de Kerouac, Ginsberg et quantité d’autres légendes. Lorsqu’il n’est pas occupé à publier ses compagnons de route beat, Ferlinghetti voyage. Du Cuba révolutionnaire à l’Australie en passant par le Transsibérien, des plages de Hawaï aux pavés de Paris en 68, de Berlin au Nicaragua, Lawrence Ferlinghetti est partout, tout le temps, et rencontre tout le monde : Castro et Neruda, Ezra Pound et William S. Burroughs, et, surtout, les mille et un visages anonymes et bigarrés de l’humanité. Pris sur le vif, animé d’une énergie furieusement beat, ponctué de dessins et de poèmes, tour à tour lyrique, drôle, féroce ou halluciné, ce journal de bord nous livre le témoignage extraordinaire d’un homme qui a traversé le siècle et, à lui seul, le résume.
Lawrence Ferlinghetti, La vie Vagabonde, trad. de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard, Le Seuil, 2019.