En 1967, après trente ans dans les institutions pour l’enfance inadaptée, Fernand Deligny part dans les Cévennes sur les pas d’un enfant autiste. Il y est rejoint par quelques jeunes gens passionnés par ses expérimentations. «Nous sommes partis à la recherche de ce qui nous rendait invisibles aux yeux de ce gamin-là ; invisibles, pas tout à fait. »
Pour donner corps à cet « invisible, pas tout à fait », Fernand Deligny invente avec ses compagnons une manière inédite de faire société. Loin du langage, au-delà du miroir et de l’amour du semblable. Il s’agit d’« écrire à l’infinitif ».
Autrement dit : de tracer.
Tracer : des chemins, des cartes, des lignes, des mots, des rythmes qui tissent une mémoire de gestes et d’images. À défaut d’espace partagé, ces traces sont autant d’ outils efficaces pour se souvenir en commun de ce qui n’a pu être vécu ensemble.
Fernand Deligny, Œuvres, édition établie et annotée par Sandra Alvarez de Toledo, éd. L’Arachnéen, 2007.
Soirée présentée en partenariat avec le Centre Nationale de la Danse.