La mélancolie des confins est un ensemble de textes encore inédit, un cycle, qui explore, entre front et frontière, l’Europe par ses limites. Un récit documentaire qui tourne autour d’un narrateur à la première personne, à la fois voyageur, arpenteur et rat de bibliothèque. Le premier volet du cycle commence à Berlin et s’intéresse à la Marche du Brandebourg : marche entre chrétiens et païens, frontière entre Polonais et Allemands aujourd’hui, dernier rempart du Reich nazi contre l’Armée Rouge, mais aussi terre du grand Theodor Fontane.
Hermann – depuis le gros Hermann, surnom du château d’eau de Prenzlauer Berg à Berlin, se met en mouvement toute une fantasmagorie, fantasmagorie qui inclut aussi bien le crâne de Joseph Haydn que celui du pauvre Julien Sorel.
Mathias Enard, Le Banquet annuel de la Confrérie des fossoyeurs, Actes Sud, 2020.