Le 14 octobre 2017 Hervé Prudon s’en allait. Romancier, « il avait mis du poème dans le polar », écrit à son sujet Philippe Lançon pour Libération. Ses derniers jours solitaires, Hervé les a transcrits pour ainsi dire chantonnés dans de courtes lamentations aux accents verlainiens. Poèmes face au vide et face au ciel, depuis un 7e étage à la porte d’Orléans. On a parlé d’un styliste exceptionnel, d’une musicalité désespérée, à l’humour ravageur et sonnant, « une élégance de gaspilleur fauché », les mots se bousculent bien avant la nécrologie. Hervé a laissé ses lecteurs littéralement sur le cul. Entendre un soir certains passages, frayer à sa vision des vivants conduira l’étrange fête sous la férule de Sylvie Péju.
Au programme, des textes inédits, des poèmes et des extraits de la pièce « Comme des malades ».
chez Gallimard, collection « Série noire »: Hervé Prudon, La Langue chienne, 2008, Nadine Mouque, 1995 (prix Louis-Guilloux), Mardi gris, 1978.